Nocturnal [Pv Kiyomi]

Kei se retournait dans son lit depuis maintenant une bonne heure. Il était arrivé au pensionnat Shimizu un peu plus tôt dans la journée. Celle-ci c’était révélée ennuyeuse à mourir puisqu’il l’avait passé à déballer ses affaires et à régler les dernières formalités administratives… Ses doigts le démangeait. Il voulait jouer du piano. Malheureusement, il ignorait s’il y en avait un ici. Frustrant.

Il n’arrivait pas à dormir, tout simplement. L’idée qu’il ne pourrait pas jouer de piano de sitôt ne l’aidait absolument pas. Cela ne faisait qu’accentuer le manque de nicotine qui le tenaillait. Parce que cela faisait quelque jour tout de même qu’il n’avait pas toucher à une clope quand même… L’idée d’allait fumer se révélait de plus en plus tentante. Finalement, il ne put se retenir plus longtemps. Il se leva, s’habilla, pris un paquet de cigarettes, un briquet et sortit.

Bien qu’étant un je-m’en-foutiste de première, Kei n’était pas totalement inconscient et se rendait bien compte que fumer dans un couloir était le meilleur moyen de se faire prendre et donc renvoyer sur le champ alors qu’il venait d’arriver. Et puis, il n’aimait pas être enfermé. Il chercha finalement un endroit isolé et trouva une porte qui menait dehors. De nuit, il n’arrivait pas à déterminer l’endroit exacte où il se trouvait. La cour sans doute… De toute façon, il ne s’en souciait pas. Il marcha un instant au hasard puis s’arrêta et s’assit dans l’herbe.

Là, il sortit son briquet. C’était un briquet en métal qu’il fallait ouvrir pour que la flamme jaillisse. Un vieux briquet qui devait valoir une petite fortune et qu’il avait voler à son père. Celui-ci ne s’en était jamais aperçut. Il alluma une cigarette. Cela l’apaisa aussitôt. Il ferma doucement les yeux et se concentra sur les bruit de la nuit, l’instant présent, le bonheur d’avoir enfin sa dose de nicotine.

Il perçut soudain, une légère mélodie. Il reconnut immédiatement l’instrument : une guitare. Le son était faible, lointain. Comme dans un état second, la cigarette toujours dans la bouche, il se leva et se dirigea comme un fantôme vers la mélodie.

Il suivit le son et arriva quelques secondes plus tard devant une jeune fille qui semblait joué avec application un morceau dont Kei ignorait le nom. La fille en question ne paraissait pas très grande. Enfin, c’était dur à déterminer puisqu’elle était assise pour jouer… Ces cheveux était noir et ses yeux… D’une couleur qu’il n’arrivait pas à déterminer, surtout en pleine nuit, surtout à cette distance.

Comme à son habitude, le jeune homme c’était montré discret comme un fantôme, aussi la jeune fille ne semblait pas l’avoir remarqué. Le visage impassible, il ferma les yeux pour mieux savourer la mélodie.

J'étais assise dans la cours, il faisait nuit. Je n'arrivais pas à dormir, alors je m'étais réfugiée ici, dans la nuit où bizarrement, je me sentais en sécurité. Je jouais tranquillement de la guitare. Je jouais, Mujouken Koufukuron ma chanson préférée écrite par Takeru, mon idole. En sortant, je me suis presque fait repérée par l'un des surveillants, mais par chance, j'ai pu me cacher.

Soudain, je me sentis épiée. Quelqu'un me surveillait dans la noirceur et je n'aimais pas du tout ça.

"Je sais que tu es là. Sors de là. Je déteste me faire épier."dis-je sans cessée de jouer, les yeux toujours rivés sur ma guitare.

Rien. Personne ne se montra. Mais je me sentais toujours épier. Je me levais alors, posai ma guitare et me dirigeai vers l'endroit où je croyais me sentir épiée. Derrière un grand buisson, je vis une silouhette. C'était un homme mesurant environ : 1m70. La silhouette bougea un peu, la peur s'empara de moi. Je le frappai alors dans l'estomac et il tomba à genoux au sol.

J'aggrippai mon iPod et avec la luminosité de l'appareil, je lui éclairai le visage, ce qui lui fit plisser les yeux. Mon coeur se mit, alors à battre à tout rompre. Le jeune homme devant moi était d'une beauté époustouflante. Il avait des cheveux très foncés en batailles, des yeux était de couleurs noisettes, mystérieux, son nez était fin, ses lèvres charnues et sa peau était très pâle.

Je cachai ma suprise devant sa beauté et repris ma carapace de dure.

"Qui es-tu ?! Et qu'avais-tu à m'épier comme ça !?"dis-je d'une voix dure.

La mélodie ne c’était pourtant pas arrêté. La jeune fille avait continuer à jouer tout en parlant. Kei savait par expérience que parler en jouant était un exercice assez compliqué pour la concentration. Autrement dit, cette fille maîtrisait son instrument.

Le morceau qu’elle jouait lui disait vaguement quelque chose. Sans doute une reprise de quelque chose de connu. Il l’avait déjà entendu… A la radio peut être. En tout cas, elle le jouait bien. Trop plongé dans ses réflexions, Kei ne prit pas la peine de répondre. De toute façon, il n’avait pas spécialement envie de parler avec cette fille…

Il comptait s’en aller sans demander son reste à la fin de la mélodie de toute façon… Mais il ne prévoyait pas ce que fit la jeune fille.

Posant sa guitare, elle s’approcha rapidement de Kei et le frappa à l’estomac. Le coup lui coupa la respiration et, sous la surprise, sa cigarette tomba à terre. La jeune fille n’était sans doute pas très forte mais Kei ne l’était pas non plus et, un coup dans l’estomac, ça fait toujours mal. A genoux, il lutta un instant pour reprendre son souffle. Il releva la tête vers son agresseur mais une lumière intense l’aveugla. Ses yeux se plissèrent. Il tenta de voir le visage de son agresseur mais la lumière l’aveuglait totalement. Déjà qu’il avait les yeux sensible à cause de son daltonisme…


La tournure que prenait les événements lui faisait irrésistiblement pensait à un interrogatoire de police. Et il n’aimait pas ça. En plus il avait mal. Et sa cigarette était tombé. Kei, de nature imperturbable, ne s’énervait que rarement mais là, il sentait qu’il pourrait faire une exception si la jeune fille persistait.

Il agrippa le poignet de la jeune fille afin de l’obliger à détourné sa lumière. Il s’y accrocha également pour se remettre sur ses jambes. Il y arriva sans trop de mal. Une fois debout, se tenant toujours le ventre d’une main à l’endroit où il avait reçu le coup de poing, de l’autre, il sortit son paquet de cigarette et en prit une autre.

Il jeta à la jeune fille un regard plein de colère. Bien que son visage ne sois pas expressif, ses yeux parlait pour lui.

- Je ne t’épiais pas. La musique m’as attiré. C’est tout.

Son ton était froid et sec. Lorsqu’il l’employait, cela était synonyme d’un agacement profond. Mais la jeune fille avait tout de même du mérite. Pour mettre Kei hors de lui en moins de trente secondes, il fallait vraiment être doué.

Mais, sérieusement… C’était quoi son problème à celle-là ? Se jeter sur lui et le frapper comme ça… Elle était hystérique ou quoi ?

Kei alluma sa deuxième clope de la soirée.


Oui, un simple lycéen qui sort fumer au beau milieu de la nuit…

-"Je ne suis qu’un simple lycéen" Lança-t-il pour répondre à ma première question, tout en tirant une bouffée de cigarette.

Je me radoucis. Il aimait ma musique ? Je souris intérieurement pour ne pas briser ma carapace de dure. Il était froid envers moi, normal, je venais de le frapper. Devrais-je m'excuser ? Non... ça me laissera... ah et puis je vais m'excuser...

"Je suis désolée, j'ai cru que tu me voulais du mal. C'est ma façon de me protéger, tu vois..." dis-je en baissant les yeux.

Non ! Je vais briser ma carapace de dure! Non pas bon du tout! Mais une question me brûla les lèvres, je voulais lui poser, mais allait-il me répondre ? Il faut que je lui demande !

"Tu aimais ma musique ?" demandai-je en plongeant mon regard dans le sien.

Il était mystérieux, je voulais en apprendre davantage à son sujet. Il m'intriguait au plus au point. Mais, je ne voulais pas non plus qu'il me démasque. Qu'il découvre ma véritable personnalité, je me sentirai vulnérable et à sa merci. Il pourrait peut-être en prendre avantage ? Me faire du mal ? Kiyomi ! Arrête voyons, relaxe. Ça ne doit pas arriver! Non ! Ça n'arrivera pas. Je vais tout faire pour empêcher quiconque de découvrir ma véritable personnalité. Mais, d'un autre côté, m'ouvrir aux autres ne ferait pas de mal, non ? Je devrais me montrer plus aimable et me faire des amis, car la vie seule, ce n'est pas ce qu'il y a de plus réjouissant. Mais... pour moi, ce n'est pas facile de me faire des amis.... comment je vais faire ?

Malgré le ton sec de Kei, la jeune fille sembla se détendre. Heureusement pour lui, songea Kei. Un seul coup lui suffisait largement…


La jeune fille avait l’air vraiment confuse. Kei ne répondit rien mais il comprenais. Enfin… Il essayait. Les relations sociales n’avaient jamais été son fort. Aussi, il n’était pas très empathique. Quoi qu’il en soit, il pouvait parfaitement comprendre qu’un individu approchant ainsi une jeune fille dans la nuit ne pouvait que paraître louche. Aussi et malgré son manque évident de le dire, il marmonna un bref.

« Excuses acceptées… »

La jeune fille, le regard toujours baissé, semblait débattre un instant avec elle-même. Finalement, relevant la tête et plantant son regard dans celui de Kei, elle lui demanda :


Kei soutint son regard un instant et tira une bouffée de la cigarette qu’il avait toujours dans la bouche.

« Oui. »

C’était court et rapide comme réponse. Mais le jeune homme n’avait jamais été très causant. Ce n’était pas ce soir qu’il allait le devenir. Ça réponse, bien que peu développé, avait au moins le mérite d’être sincère. Ce morceau l’avait attiré, l’avait guidé pour arrivé jusqu’à cette fille. S’il l’avait suivit ainsi c’est que, oui, il aimait sa manière de jouer.

Il essaya de se forcer à dire autre chose. Un compliment, un commentaire, n’importe quoi… Mais rien ne lui venait. Il devait toutefois admettre qu’il ne faisait pas spécialement preuve de bonne volonté et que, en se creusant la tête, il trouverait sûrement… Cependant, Kei Shinozuka ne faisait jamais preuve de bonne volonté pour aller vers les autres…

Un instant, toutefois, il se surpris à penser que jouer du piano accompagné par cette fille pourrait être divertissant. Pas à cause du fait qu’il appréciait cette fille vu que ce n’était pas le cas mais… Musicalement parlant, cela pourrait être intéressant. Il se tut toutefois. Il ne la connaissait ni d’Eve ni d’Adam et ne comptait pas le lui proposer avant d’avoir appris à la connaître un minimum. Et puis, malgré son intérêt pour la musique de la jeune fille, il demeurait un solitaire et comptait le rester.

« Oui. »

Il avait répondu après m'avoir regardé un moment. Il ne semblait pas du type bavard et ne semblait pas non plus vouloir disucter. Mais ce mec m'intriguait, il avait quelque chose de mystérieux que je voulais découvrir à tout prix.

Peut-être jouait-il d'un instrument ? Devrais-je lui demander ? Je ne savais pas quoi faire, devrais-je engager la conversation avec lui ? En connaître davantage à son sujet et peut-être même devenir ami ? Allait-il me répondre ? Si il ne répondait pas de quoi vais-je avoir l'air ? D'une abrutie surment...


Mais bon, je devrais me faire des amis, je ne vais pas passer tout mon temps seule, voyons... Je ne veux pas me mettre à parler toute seule non plus. Mais bon, je me lance !

«Tu ...»

J'avais commencé ma phrase, mais je m'arrêtai aussitôt. Le jeune homme me regarda comme en attente du reste de ma phrase. Son regard était intriguant, hypnotisant.

«Tu joue d'un instrument ?»

La fille sembla heureuse de sa réponse. Au moins, Kei ne se prendrait pas de nouvelle droite… C’était déjà ça. Ne trouvant rien à dire et ne voulant pas faire d’efforts particuliers pour alimenter la discussion, il n’ajouta rien, se concentrant sur sa cigarette. Elle était presque fini d’ailleurs… La brune, toutefois, ouvrit légèrement la bouche comme si elle allait parler avant de la refermer.

« Tu… »

Elle semblait hésiter à poser une question. Si Kei n’avait pas été aussi inexpressif, il aurait sûrement hausser un sourcil interrogateur.

«Tu joue d'un instrument ?»

Ah. La question dont il se doutait qu’elle allait tomber. Il tira une nouvelle bouffée de cigarette et pris tout son temps pour répondre.

« Ouais. Du piano. »

Il avait conscience que son comportement distant et ses réponses très minimalistes devait commencer à agacer la jeune fille. Mais, franchement, il n’en avait rien à faire. Il n’allait pas faire semblant de se montrer curieux ou sympathique juste pour lui faire plaisir. Ce n’était pas son genre. Mais la jeune fille semblait avoir pris son courage à deux mains pour poser sa question. Un peu par pitié envers elle, il se décida finalement à parler.

« Et… Sinon, tu as un nom ? »

Il se rendit compte que la tournure de sa phrase était idiote et se sentit un peu bête sur le coup. Evidemment, tout le monde avait un nom… Enfin, c’était l’intention qui comptait, comme on disait. Ce n’était pas tout les jours que Kei Shinozuka faisait un effort de sociabilité. Ce jour était vraiment à marquer d’une pierre blanche…

[HRP : Désolé, c'est un peu court cette fois ^^"]

« Ouais. Du piano. »

Ouf! Il m'a répondu ! Je n'aurais pas l'air d'une idiote ! J'allais peut-être avoir une vraie discussion avec lui, pas seulement de petits mots. Il jouait du piano ? Intéressant ! Devrais-je lui demander de me montrer ses talents de pianiste un jour ?

Non... enfin... pourquoi pas ? Peut-être même que nous pourrions faire un duo ensemble ? Je me demande si on a les mêmes goûts musicaux ? Peut-être qu'on pourrait jouer quelques chansons ensemble, ce serait bien. Mais je devrais peut-être attendre pour lui demander... C'est un peu tôt...

« Et… Sinon, tu as un nom ? »

Je réprimai un petit fou rire. Si j'avais un nom? Drôle de question, bien sûr que j'en ai un ! Mais j'étais contente qu'il démarre la conversation. J'allais éviter de passer pour une énervente...

«Oui, je m'appelle Kiyomi Matsuyama... et toi...?»

Allais-je avoir une réponse plus longue cette fois-ci ?

La fille sourit légèrement comme si elle se retenait de rire ne faisant que renforcer les doutes de Kei quand à l’intelligence de sa question.

«Oui, je m'appelle Kiyomi Matsuyama... et toi...?»

Ah, il pouvait enfin mettre un nom sur son visage. C’était tout de suite mieux. Si il était détendu, son visage, en revanche, n’exprimait toujours rien. Maintenant que la jeune fille lui avait donner son nom, il était légitime qu’il lui donne le sien. Le contraire aurait été très impoli.

« Kei… Kei Shinozuka. »

Puis il retomba dans le mutisme. C’était assez chiant d’essayer d’alimenter une conversation en fait… Il pris sa cigarette entre les doigts pour constater qu’elle était presque entièrement consumée. Il soupira. Il serait peut être temps de retourner dans sa chambre et essayer de dormir…

…

Non, en fait il n’avait vraiment pas sommeil. Il allait rester encore un peu finalement... Même si la nuit n’était pas très chaude. D’ailleurs, il frissonnait légèrement.

Il reporta son attention sur la jeune fille. Pendant un instant, il se demanda de quel couleur était ses yeux. Une couleur foncé sans doute. Mais impossible à déterminer pour lui… Bref, Kiyomi ne l’avait pas quitter du regard et semblait vraiment vouloir entretenir la conversation. Pourquoi s’intéressait-elle à lui comme ça ? Son attitude glaciale aurait déjà fait fuir n’importe qui. Elle avait bien de la patience cette fille pour rester à lui parler…

« Kei… Kei Shinozuka. »

Kei ? Joli nom. Soudain, je le vis frissonner ce qui me fit me rendre compte que j'étais frigorifiée. Je passai une main sur mon bras et sursautai au contact glacée de ma peau. Peu importe. Je relevai les yeux vers Kei en réfléchissant à ce que je voulais lui dire.

Je voulais vraiment lui parler, je voulais en connaître plus sur lui. Mais que devrais-je lui demander ? Devrais-je attendre qu'il me parle ? Et si il ne me répondait pas ? J'aurai l'air de quoi ?

Je me creusai la cervelle de plus belle à la recherche d'une question. Je n'avais aucune idée de ce que je pouvais lui dire... J'avais pas le goût de le quitter maintenant, je voulais rester avec lui.

Soudain une question me vint à l'esprit. Que faisait-il dehors au beau milieu de la nuit ? Devrais-je lui demander ? Peut-être qu'il va refuser de me répondre ou me traiter de petit fouineuse ? Je tente quand même !

«Que fais-tu dehors au beau milieu de la nuit ?»

Kei vit la jeune fille frissonner également mais il n’avait cependant pas de veste à lui prêter. Et, même si cela avait été le cas, il l’aurait sûrement garder pour lui. Parce que lui aussi il avait un peu froid…

La jeune fille sembla hésiter à prendre de nouveau la parole. Il fallait dire que Kei ne l’avait pas aider. Normalement, une fille comme les autres inventerai une excuse quelconque et repartirai vers sa chambre. D’ailleurs, Kei était près à parier qu’elle allait le faire.

Elle hésita assez longtemps avant de poser sa question. Enfin de compte, l’impression de dureté qu’elle avait montrer quelques minutes plus tôt n’était qu’une façade… En réalité, elle semblait gentille et timide. Fragile.

«Que fais-tu dehors au beau milieu de la nuit ?»

Kei lui jeta un regard étonné. Il ne s’attendait pas vraiment à cette question. Ainsi donc, elle ne comptais pas le laisser là comme l’aurait fait n’importe qui de normal ?

Le jeune homme n’aimait pas vraiment qu’on le questionne sur lui ou sur ses intentions. Pendant un instant, il fut tenté de ne pas répondre. Mais le courage qu’avait pris cette fille pour lui poser sa question le forçait à répondre. Il n’était pas méchant quand même...

« Et bien… Je n’arrivais pas à dormir. Donc je suis sortit fumer… »

C’était la phrase la plus longue qu’il avait prononcé jusqu’ici… Autant dire qu’il faisait un véritable honneur à la jeune fille. Il s’apprêter à ajouter quelque chose comme un « Et toi ? » lorsqu’un léger bruit se fit entendre. Un bruit qui s’approchait. Un bruit de pas.
Et une lumière. Celle d’une lampe torche, sans doute.

N’importe qui, même d’idiot aurait compris qu’un surveillant arrivait dans leur direction. Et que ce n’était pas bon du tout. Hors, Kei était loin d’être un idiot.

Un garçon et une fille, seuls en pleine nuit… Le garçon en train de fumer en plus… Ils allaient prendre cher. Et Kiyomi qui ne bougeait pas d’un millimètre… Kei pesta intérieurement. Avant de s’emparer violemment de la main de la jeune fille pour la traîner rapidement derrière lui. Il lui faisait sans doute mal à serrer sa main ainsi, mais, à cet instant précis, cela n’avait absolument aucune importance.

Il se dirigea en courant vers un buisson proche et se planqua derrière, jetant des coups d’œil furtifs pour voir si le surveillant se rapprochait. Avec un peu de chance, il ne les avait pas vu et faisait une simple ronde de routine… Kei priait pour qu’ils ne les ait pas vu. Il s’aperçut soudain qu’il tenait toujours la main de Kiyomi dans la sienne. Et qu'il la serrait plutôt fort en plus…


Il regarda en direction du surveillant qui se rapprochait. *Aller… Fais demi-tour…*

« Et bien… Je n’arrivais pas à dormir. Donc je suis sortit fumer… »

Sa phrase la plus longue de la soirée ! Il avait eu l'air d'hésiter avant de répondre, mais il m'a répondu ! Soudain, il attrapa ma main et il m'entraîna derrière un bussion. Je puis voir alors que surveillant approchait. Il tenait toujours ma main, bien serré, j'avais un peu mal, mais... j'aimais bien le contact de sa main sur la mienne.

« Désolé. » marmonna-t-il en me lâchant.

Je fus légèrement déçu, mais soudain, je repensai à ma guitare que j'avais laissé traîné parterre.

«Merde ! Ma guitare !» soufflai-je en m'appraîtant à me lever.

Kei posa alors sa main sur ma bouche et me plaqua contre lui. Je lâchai alors un gémissement de douleur en tombant assise au sol sur une pierre qui traînait. Il posa son index sur sa bouche me sommant de me taire.

Nous restâmes dans cette position un bon moment. Retenant notre respiration et n'osant pas bouger. J'avais la tête appuyé sur son torse et je pouvais entendre son coeur battre. J'aimais ce contact, le sentir près de moi. Je me sentais en sécurité. Ses bras autour de moi me réchauffa aussitôt et je sentis mon coeur battre la chamade. J'étais bien avec lui. J'aimerais rester dans cette position encore longtemps et cela m'aiderait surment en dormir mieux. Car lorsque je n'étais chez moi, je ne dormais pas très bien.

Le surveillant semblait s'attarder, il reçu un appel sur son portable et discutait tout près de notre buisson. À mon grand bonheur ! Mais les bras de morphé s'ouvrit tranquillement pour moi et je sombrai dans un sommeil profond et parfait, en sécurité dans les bras d'un bel inconnu...

Kei jetait toujours des coups d’œil furtifs en direction du surveillant, priant pour que celui-ci s’éloigne, qu’il ne s’approche pas plus… Le jeune homme ne bougeait pas d’un poil de peur de faire du bruit. Il en oubliait presque la présence de Kiyomi… Il sursauta lorsqu’il la vit commencer à se lever en pestant :

«Merde ! Ma guitare !»

Kei jeta un œil rapide à la guitare en question. Merde… Il avait oublié ce détail ! Et Kiyomi qui allait les faire repérer… C’était pas bon. Pas bon du tout ! D’une main, Kei la ramena vers lui et, de l’autre la bâillonna. Idiote ! Le surveillant allait les trouver ! C’était certain ! Il la tint le plus fort possible afin qu’elle n’ai pas la bonne idée de réessayer de se lever. Il enleva tout de même la main de la bouche de la jeune fille afin de la laisser respirer, non sans lui avoir intimer le silence d’un geste.

Kei regarda de nouveau vers le surveillant. Celui-ci c’était figé. Il les avait entendu ? Et la guitare qui était encore là… S’il ne s’approchait pas d’avantage, il ne la verrai pas mais, s’il s’approchait… Kei ne put s’empêcher de grimacer. Ils étaient dans la merde…

Il sentit Kiyomi se détendre et poser sa tête contre son torse. Il n’aimait pas ça. Cela le gênait… Il faillit l’écarter mais il avait peur que le bruit n’attire le surveillant. Pourvu qu’il s’en aille vite ! Comme ça il pourrait se dégager et retourner dans sa… Oh non ! Le portable du surveillant sonna. Celui-ci décrocha et se mit à discuter joyeusement avec son interlocuteur, juste à quelques pas du buisson…

Kei était condamné à ne pas bouger et à se laisser faire… La situation lui déplaisait franchement. En plus, le surveillant était vraiment tout près ! Et Kiyomi l’était encore plus ! Non, décidemment, il n’aimait pas ça.

Il attendu anxieusement. Une minute, puis deux, puis trois. Puis, il perdit le compte. Cela lui parut interminable. Il devait s’être écoulé un bon quart d’heure quand le surveillant raccrocha et repartit vers l’école. Kei se détendit légèrement. Il attendit cinq minutes supplémentaire afin d’être certain que le surveillant était bien parti.

Une fois qu’il en fut sûr, il commença à s’écarter de Kiyomi… et s’aperçut que celle-ci c’était complètement endormie. Kei n’était pas le genre à jurer pour un rien mais, dans cette situation, cela se révélait fort tentant ! Il faisait quoi, lui, maintenant ? Il la réveillait ? Il attendait qu’elle se réveille ? Il n’avait vraiment pas le cœur de la secouer. Mais, d’un autre côté, qu’allait-il faire maintenant ? En plus, il commençait à être fatiguer lui aussi ! Il devait être aux alentours de cinq heure… Il avait juste envie de regagner sa chambre pour se reposer quelques minutes avant d’aller en cours… Il sentait d’ailleurs que ses paupières devenait lourdes…

Et puis zut ! Il n’avait ni la force ni la motivation de réveiller Kiyomi et de regagner sa chambre ! Il s’appuya tant bien que mal contre le buisson afin de trouver une position la plus confortable possible. Il ne lui fallut que peu de temps avant de sombrer lui aussi dans le sommeil…

…

Lorsqu’il se réveilla, le soleil était haut. Kiyomi était un peu tomber et avait à présent la tête appuyé sur les cuisses de Kei en guise d’oreiller… Endormi, celui-ci cligna des yeux pour se réveiller un minimum. Il fixa le visage endormi de Kiyomi. Elle avait vraiment baisser sa garde pour s’endormir dans les bras d’un parfait inconnu… Ou alors, elle était tout simplement très fatiguée.

Une sonnerie se fit soudain entendre. Venant de l’école. La sonnerie des cours… Aie. Impossible de déterminer si c’était celle de neuf heure, de dix heure ou de onze heure. Dans tout les cas, ils étaient très en retard.

Il secoua légèrement Kiyomi pour la réveiller. Celle-ci ne broncha pas. Kei fit une deuxième tentative, murmurant son prénom cette fois.

« Kiyomi… Debout. »

Cette voix me tira de mon sommeil profond. J'ouvris tranquillement les yeux et vit le ciel bleu et le soleil m'aveugla, je dû les refermer toute suite. Qu'est-ce que je faisais dehors ? Je m'étirai en baillant et tournai légèrement la tête. Je sursautai en me levant d'un bond sur mes deux jambes.

J'avais la tête appuyé sur les cuisses d'un jeune homme aux cheveux en batailles qui me regardait mi-intrigué, mi-agacé. Cela me pris quelques secondes avant de me rappeller de son nom. Kei Shinozuka Je me rappelais aussi les évènements de la nuit dernière, ma rencontre avec lui, le coup de poing que je lui avais donné, le surveillant... sa main aggripant la mienne, ses bras entourés autour de moi me plaquant contre lui...

Je me mis soudainement à rougir en repensant à tout ça et mon coeur se mit à battre la chamade. J'avais passé la nuit en sa compagnie...

Je regardai l'heure sur mon iPod et sursautai, il était 10h00 ! J'étais en retard pour ma première journée ! Aïe, j'allais me faire gronder !


Kei me regarda et attendit que je termine ma phrase. Je fus envahi par la gêne. Je n'avais jamais passé la nuit avec un garçon et surtout... je ne le connaissais pas. Je rougis de plus belle et me mis à tremble. Je secouais la tête chassant les larmes qui me montaient aux yeux. J'étais si mal à l'aise, si gênée. Je ne voulais pas lui laisser voir ma vulnérabilité, il ne devait pas voir mes larmes. Ça non !

Je détournai la tête sentant une nouvelle vague de larmes arriver.


Je poussai mes jambes à leur maximum. Pourquoi étais-je aussi émotive tout à coup ? Pourquoi est-ce que je pleurais ? Je ne veux pas me faire démasquer, je ne veux pas qu'il découvre qui je suis vraiment. J'ai toujours laissé voir cette façade de moi qui est fausse, je ne veux pas me dévoiler. Pas maintenant.

J'entrais dans ma chambre et m'effondrai à genoux au sol en pleurant de plus belle. Je me redressai péniblement sur mes deux jambes voulant attraper ma guitare et en jouer comme à chaque fois que je pleurais. Mais je me souvins alors que je l'avais laissé traînée dehors. La panique s'empara de moi. J'allai me la faire voler ! Ça c'est certain ! Mon bébé ! Ma guitare fétiche ! Ma préférée parmi toutes les autres que j'avais chez moi.

J'essuyai mes larmes et m'élançai hors de ma chambre afin de pouvoir aller récupérée ma guitare. Mais lorsque j'arrivai devant les portes menant dehors, je m'arrêtai net. Allait-il être encore dehors ? Je ne voulais pas le croiser, pas maintenant.

J'ouvris alors doucement la porte et regardai dehors furtivement en direction des buissons où nous étions. Rien. Il n'était plus là. Je soupirai, soulagée et m'élançai vers l'endroit où j'avais laissé ma guitare. Lorsque je m'arrêtai à cet endroit, la panique s'empara de moi.

Elle n'était plus là, quelqu'un l'avait prise! Je n'avais plus de guitare ! Qu'est-ce que j'allais faire ? Soudain, la voix d'un homme me fit sursauté.¸


L'un des surveillant de l'école se tenait derrière moi, le visage sévère. Il m'attrapa un bras et m'entraîna de force vers l'école.

Elle ouvrit finalement les yeux, avant de les refermer aussitôt, agressé par la lumière aveuglante du soleil. Kei retint un soupir. Enfin, ce n’était pas trop tôt ! Elle rouvrit les yeux, définitivement et se redressa légèrement. Le jeune homme observa son visage, guettant une réaction, une parole, n’importe quoi. Celle-ci ne se fit pas attendre, la jeune fille piqua un fard et ses joues se colorèrent. Ah, finalement il n’était pas le seul à être gêné de la situation !

Il se rendit compte que quelque chose clochait lorsque la jeune fille se mit à trembler. Elle semblait vraiment au bord des larmes pour une raison que Kei ignorait totalement. Que se passait-il ? Elle avait fait un cauchemar ? Il avait fait quelque chose de mal ? Il fronça légèrement les sourcils.

«Je...»

Pour la première fois depuis longtemps, Kei était suspendu aux lèvres d’un être humain. Il ne comprenait pas du tout la réaction de Kiyomi et attendait une explication. Il n’avait rien fait de mal ! Où, si c’était le cas, c’était totalement sans mauvaises intentions de sa part ! Alors, pourquoi diable cette jeune fille était elle sur le point d’éclater en sanglot. Il ne comprenait pas.

Et la jeune fille détourna vivement le regard avant de se lever brusquement.


Et elle s’enfuit.

*Quoi ?* Kei resta un instant déconcerté. Il ne comprenait pas du tout ce qu’il venait de se passer. Il n’avait vraiment pas l’habitude de se prendre des vents pareils ! Cette fille était agaçante ! Elle ne savait pas ce qu’elle voulait ! D’abord elle s’endormait sur lui et, maintenant, elle s’enfuyait de la manière la plus impolie qui soit ! Franchement… Kei poussa un soupir excédé. Voilà une des raisons pour laquelle il détestait ses semblables humains : ils étaient complètement incompréhensibles !

Le jeune homme se leva, s’apprêtant à rejoindre le bâtiment. Il n’avait vraiment pas envie d’aller en cours ce matin. Il avait déjà sécher au moins deux heure avec cette grasse matinée improvisée ! Une de plus une de moins ! Il aurait des ennuis peut importe l’heure à laquelle il arriverait ! Autant sécher tout le reste de la mâtinée.

Il fit quelques pas en direction de l’école quand une forme, dans l’herbe, le fit s’arrêter. Une guitare. Il se pencha et la saisit. C’était sûrement celle de Kiyomi. Et elle l’avait oublié là. Il guetta quelques secondes, voir si elle revenait. Bien entendu, ce ne fut pas le cas. Que pouvait il faire ? Si il la laissait là, elle se ferait sûrement voler. Bien sûre, ce n’était pas son problème, mais… Kei n’aimait pas que l’on néglige les instruments de musiques. Or, la laisser posée dans l’herbe était le meilleur moyen pour cela. Il n’avait donc pas vraiment le choix. Il prit la guitare dans ses mains et joua quelques accords. C’était vraiment un bel instrument.

Il ne savait pas du tout où était passer Kiyomi. Il décida donc qu’il la chercherait à la fin des cours et lui rendrait la guitare à ce moment là. Avant, s’il la croisait d’ici là. Mais il en doutait : le pensionnat était grand…

Il entra dans le bâtiment, se dirigea vers le troisième étage où se trouvait sa propre chambre. En arrivant au premier, un surveillant arriva dans sa direction, l’obligeant à se cacher. Il le vit passé. Il tenait par le bras une jeune fille et semblait l’emmener vers les salles de classes.

Kiyomi ? C’était bien elle ! A tout les coup elle c’était fait attrapé. Kei songea que, s’il n’avait pas été là l’autre soir, elle se serait sûrement fait prendre là aussi… Autrement dit, elle n’était pas douée. Une fois le pion partit, Kei monta les étages jusqu’à sa chambre…

…

Le soir, ou plutôt, la fin d’après midi venu, il se dirigea vers la chambre de la jeune fille après s’être préalablement renseigner sur sa localisation. La guitare toujours à la main, il se dirigea vers les chambres des filles en vérifiant qu’aucun surveillant ne le prenne la main dans le sac. Il n’avait que des intentions honorables mais se doutait bien que les garçons n’avaient en aucun cas le droit d’aller fouiner dans les chambres du sexe opposé, peu importe la raison. Fort heureusement, il ne croisa personne. Arrivé au premier étage, il chercha la chambre de Kiyomi. La mélodie qu’il entendit à travers la porte lui confirma la présence de la jeune fille.

Attend un instant ! C’était le son d’un piano ! Plutôt synthétique, il devait donc s’agir d’un clavier mais… C’était presque pareil ! Un sourire se dessina sur ses lèvres. En fin de compte, il l’aimait bien cette fille. Se souciant un minimum de la politesse, il frappa avant d’entrer. Il attendit ensuite la réponse.